• Le petit royaume bouddhiste himalayen du Bhoutan a couronné jeudi un souverain de 28 ans diplômé d'Oxford, qui monte sur le trône d'une jeune monarchie parlementaire soucieuse de se développer to

     

    Le petit royaume bouddhiste himalayen du Bhoutan a couronné jeudi un souverain de 28 ans diplômé d'Oxford, qui monte sur le trône d'une jeune monarchie parlementaire soucieuse de se développer tout en préservant ses traditions.

     

     

     

    Le couronnement de Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, plus jeune roi au monde, consacre un processus de libéralisation et de modernisation lancé en 2001 par son père, Jigme Singye Wangchuck, qui avait abdiqué fin 2006 après s'être rendu célèbre pour sa philosophie du "Bonheur national brut" devant remplacer le "Produit national brut".

     

    Le cinquième "Druk Gyalpo" (Roi du Dragon) a pris les rênes de la "Terre du Dragon tonnerre" lors d'une cérémonie fastueuse dans l'imposant palais Tashichho Dzong du 17e siècle à Thimphou, la minuscule capitale médiévale encaissée dans une vallée de l'Himalaya.

     

    Précédé par des processions de gardes, danseurs, ménestrels, chamberlains et bonzes aux costumes flamboyants, le roi abdicataire a posé à 08H31 (02H31 GMT) —l'heure avait été déterminée par des astrologues—, sa couronne sur la tête de son fils, qui a pris place sur un trône en or pour recevoir offrandes et sacrements.

     

    "C'est un jour merveilleux. Les dieux sont là et nous nous souviendrons de cet évènement qui a unifié les Bhoutanais", a proclamé le Premier ministre Jigmi Thinley.

     

    Des milliers d'entre-eux, dont beaucoup ont été acheminés par autobus des montagnes du royaume, doivent affluer pendant trois jours pour s'incliner devant leur nouveau souverain.

     

    Surnommé le "prince charmant" pour son physique de star, l'aîné d'une fratrie de dix est diplômé en sciences politiques d'Oxford et a étudié aux Etats-Unis et en Inde.

     

    Il hérite d'un des pays les plus mystérieux de la planète, enclavé entre la Chine et l'Inde, une toute jeune monarchie constitutionnelle et démocratique où le bouddhisme reste toutefois religion d'Etat.

     

    Les premières élections législatives, en décembre 2007 et mars 2008, d'un Parlement bicaméral ont été remportées par le Parti unifié du Bhoutan du Premier ministre Thinley, âgé de 56 ans et formé aux États-Unis.

     

    Ce pays grand comme la Suisse, peuplé de 670.000 âmes, est resté pendant des siècles inconnu des Occidentaux, à l'exception de jésuites au 17e siècle et d'émissaires britanniques sous la colonisation de l'Inde.

     

    Isolationniste, le Bhoutan n'a jamais été colonisé.

     

    Avant la prise de pouvoir par la dynastie Wangchuck en 1907, le Bhoutan était morcelé entre une multitude de potentats. Il n'avait ni routes, ni téléphone, ni monnaie jusque dans les années 1960. Le pays ne s'est vraiment ouvert au monde que dans les années 1970, mais il sélectionne encore ses touristes en accordant des visas à 200 dollars la journée.

     

    La télévision n'a été autorisée qu'en 1999. La vente de tabac est interdite depuis 2005.

     

    L'ancien roi, âgé de 53 ans, avait promu dès les années 1970 la recherche du "Bonheur national brut" fondée sur la défense d'une forte identité nationale et sur une croissance économique "responsable" et respectueuse de l'environnement.

     

    "Notre pays est de plus en plus heureux. Nous sommes un peuple heureux", s'est exclamé le Premier ministre.

     

    "Nous sommes en paix avec nous-mêmes car nous trouvons l'équilibre entre traditions et modernisation", a approuvé un fonctionnaire, Heroka Zangpo.

     

    Rêvé souvent en éden au coeur de l'Himalaya, le Bhoutan n'est pourtant pas à l'abri des fléaux modernes, comme la drogue ou la délinquance.

     

    Thimphou est aussi critiqué par la communauté internationale depuis qu'en 1990 des Bhoutanais hindouistes d'origine népalaise ont dû fuir le royaume bouddhiste en pleine campagne nationaliste anti-népalaise déclenchée par l'ex-roi. Ils sont plus de 100.000 à s'entasser dans des camps de l'ONU au Népal.

     


    Par Nicolas REVISE

    Source : AFP


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